
Il y a des jours où le mot chance prend tout son sens. A quelques kilomètres d’Atchinsk, sur la route menant à Tomsk, nous longeons une base aérienne, où de vieux avions à hélices, nous lancent un appel à la photographie. Pourquoi se contenter de clichés volés derrière les grillages et barbelés ? Notre "vieille dame" aurait tout à fait sa place parmi ces "vieux coucous". Aussi, aux pékinois, rien d’impossible !!!



Nous tentons de franchir l’enceinte des lieux. Le "Niet !" de désapprobation ne se fait pas attendre. Heureusement, deux russes ayant repéré notre partenaire et nous avait suivi. Ils nous guident jusqu’aux bureaux de la base pour négocier une autorisation de passage. Après négociations qu’ils s’empressent de mener à notre place. En attendant, la "vieille dame" dévoile ses dessous aux admirateurs des lieux. L’un d’entre eux s’inquiète de l’état de notre roue arrière droite, celle là même qui nous a fait tant souffrir sur les pistes du Gobi. On regarde, on analyse, on essaye de comprendre le pourquoi du comment… et on finit par démonter.





La soudure du tambour réalisée par le mécanicien mongol nous a lâchement lâchés. Mais ici, le matériel nécessaire à la réparation de notre redoutable roue est disponible. Notre mécanicien s’empare du tambour et disparaît quelques temps. Pour patienter, nous sommes invités à prendre le thé et quelques gâteaux à l’infirmerie de la base. Nous entrons, la table est dressée, comme si l’on nous attendait depuis longtemps. Entre une gorgée de thé et quelques anecdotes de notre périple, voici une équipe de télévision qui débarque à son tour (une habitude en Russie). Le temps d’une brève interview, nous pouvons reprendre nos discussions et attendre l’arrivée de notre mécano et du tambour. Quelques tours de clés plus tard, la "vieille dame" ne boîte plus et est parée au décollage. Ce pourquoi nous nous étions arrêté va pouvoir se réaliser. Quoique… le gardien de la zone ne semble pas avoir été informé de notre autorisation spéciale et nous essuyons à nouveau un "Niet !" qui se transforme en "Da !" suite à l’intervention d’un agent de sécurité.


Après les pistes, les routes, chère "vieille dame", nous t’offrons le tarmac. Nous pouvons dire que nous la gâtons notre partenaire. Elle semble d’ailleurs apprécier le geste et prend les plus belles poses face aux machines russes. Ne résistant pas à l’invitation d’une visite dans l’un des avions, nous faisons une petite infidélité à notre Citroën et nous nous retrouvons "aux commandes" d’un Antonov II, bien évidemment, ce dernier étant à l’arrêt. Si nous ne nous étions pas arrêté, si nous n’avions pas été suivi, si la "vieille dame" n’attirait pas tant l’attention, quelques kilomètres plus tard, nous aurions certainement eu de réels problèmes avec notre satanée roue. Vous nous direz, avec des "si", on pourrait mettre Pékin et Paris en bouteille. Mais on peut le dire, aujourd’hui, la chance était avec nous. Ce petit tour de piste terminé, après quatre heures en compagnie de nos hôtes, il est grand temps pour nous de poursuivre notre chemin. Nous quittons donc la base aérienne d’Atchinsk avec ce petit pincement au cœur que l’on ressent lorsque l’on a rencontré des personnes si charmantes. Mais la route est encore longue et les occasions de belles rencontres sont nombreuses. Alors, en voiture !



Les Pékinois