mardi 14 août 2007

1907 - L'apreté mongole

"C'était le lundi 17 juin, à midi. En sept jours, depuis Pékin, les concurrents avaient couvert 321 kilomètres environ, il restait à faire 14 500 kilomètres ; et les prochains 1 600 kilomètres compteraient sans doute, non parmi les plus difficiles, mais parmi les plus dangereux : la traversée de la Mongolie. Aucun relais n'avait pu être établi dans la région, et si l'une des voitures tombait en panne, aucune aide ne pourrait lui être apportée, en dehors de celle des membres de l'expédition. Tout ce qu'on avait pu prévoir (et à quel prix !), c'était les quelques dépôts d'essence que les caravanes de chameaux avaient disséminés aux stations télégraphiques, situées en plein désert."

Goubault, l'attaché français, souhaite bon voyage à la Spyker au moment du départ pour la Mongolie

Porteurs et chameliers s'attroupent pour recevoir le matériel dont se délestent les pilotes
avant l'assaut du désert de Gobi (à gauche, une caisse de champagne)

"Le vent avait soufflé toute la journée, et maintenant le sable entrait dans les yeux. Le soleil était déjà haut quand l'Itala atteignit le seuil du désert. Le mot "gobi" en mongol signifie plat. Le désert de Gobi n'est pas autre chose que le fond d'une ancienne mer ; et l'on y pénètre par une sorte de cale de lancement - une pente raide de 30 à 31 mètres, glissant vers un fond de sable, de terre et de roches, calcinées par la chaleur que décuple ce creuset. C'était la région où nul ne s'aventurait de jour. Des squelettes de boeufs, de chameaux, de mules, gisaient çà et là, en témoignage de maints désastres. Après bien des kilomètres, les Italiens (le Prince Borghèse, Luigi Barzini et Ettore Guizzardi sur leur Itala, ndlr) trouvèrent enfin un point d'eau, mais en s'aspergeant la tête, ils s'aperçurent que leurs visages étaient déjà couverts de crevasses sanglantes. Les mains de Guizzardi, tailladées de coupures noires de cambouis (ce qui, en temps ordinaire, n'était rien) avaient enflé subitement, et la chair s'ouvrait sous la brûlure du soleil."

L'Itala s'arrête pour éviter de provoquer une panique parmi les boeufs d'un convoi

L'Itala dépasse en Mongolie la dernière caravane de chameau de la saison

Quinze mille quatre cent quatre-vingts kilomètres à parcourir encore.
Les pilotes campent tous ensemble pour la première et la dernière fois

Borghèse substitue une tente pour la nuit au baldaquin anti-soleil utilisé dans la journée

Pour certaines parties du chemin, il est nécessaire d'avoir recours à des pelles...

... mais dans d'autres endroits, il vaut mieux persuader les Mongols de fournir leurs propres leviers


Extrait du récit d'Allen Andrews
La course PÉKIN-PARIS 1907
Édition : PLON
Dépôt légal : 2ème trimestre 1966

2 commentaires:

Anonyme a dit…

L'accueil mongol a l'air vraiment chaleureux et les heures passées à Oulan Bator ont l'air agréable...
Profitez bien de la piscine, spa et de 'laccueil avant de reprendre la route car oui il faut bien continue le périple.....

En tout cas tous les midis sur France Bleu c'est bien sympa...

Chrystelle et Eric

Anonyme a dit…

je suis tous les jours votre périple,je suis admiratif de votre courage et je vous souhaite bonne chance pour la poursuite de votre aventure
GUY