Telle que nous l'avions laissée fin juin au port du Havre, nous avons enfin retrouvé notre "vieille dame". Cette dernière boudait toujours… Nous lui avions dit que le trajet ne serait pas si long et que nous serions là pour l'accueillir 30 jours plus tard… Mais nous n'y étions pas. Trois petits jours de plus, ce sont trois petits jours de trop. Elle a su nous en tenir rigueur la bougresse et ce, pendant plusieurs heures encore après la libération de son écrin de ferraille.
Souhaitons qu'elle ne soit pas trop rancunière…
Dès sa sortie, nous l'avons pourtant bichonnée, dorlotée, câlinée, parée de ses plus beaux atouts (bidons fixés sur le porte-bagages, pneu de secours attelé sur son flan gauche…) et nous étions aidés par pas moins d'une dizaine de chinois qui n'avaient d'yeux que pour elle. Nous étions même venus avec des cadeaux pour elle : deux élégants rétroviseurs que nous nous sommes empressés de lui installer… A priori, cela ne suffisait pas !!! Après l'avoir nourrie de 5 litres d'essence, nous avons voulu entendre son doux ronronnement et le faire écouter à ses nouveaux admirateurs. Eh bien !!! Pensez-vous, elle est restée muette comme une carpe. Après plusieurs tentatives, toujours vaines, nous sommes contraints et forcés de pousser la "vieille dame". Ils ne sont alors pas moins de cinq chinois à aider, réussissant à peine à la faire toussoter… Pardonnez-nous mais face à une véritable tête de mule, aux grands "maux" les grands remèdes. Puisque les mots ne suffisent plus, clés à molette et clés plates doivent l'aider à recouvrir la parole… On s'affaire, on improvise. On s'essaye surtout. Quelques tours d'horloge plus tard, enfin, notre partenaire daigne nous adresser un simple et bref "Ni Hao"… c'est une demi-victoire. Elle ne parle pas vraiment, elle chuchote, pire, elle bégaye même parfois.
A dire vrai, les premiers tours de piste sur le sol chinois ne sont pas très encourageants… Les caprices de notre partenaire finissent même par venir à bout de la patience de nos hôtes… Maintenant que l'ensemble des formalités douanières sont terminées, on nous presse et nous incite vivement à partir. Il est 17h00 quand nous quittons poussivement l'enceinte de la zone franche du port de Tian Jin, le vent dans le dos, la mine inquiète pour Fabien, un franc sourire pour Élise.
Voici, Partenaire, nous t'offrons la Chine…
Les pékinois
1 commentaire:
Cette dernière photo est vraiment magnifique.
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