lundi 6 août 2007

1907 - Le prodigieux défi (2)

Le défi, à peine jeté, était relevé. Avec une promptitude qui, à l'époque, témoignait d'une véritable prescience, le Marquis de Dion, président de la Société De Dion-Bouton, et roi indiscuté de l'automobile française, faisait porter cette lettre au journal Le Matin :

"Je lis dans Le Matin l'annonce d'un raid de Paris à Pékin. Les routes sont abominables et souvent même ignorées de la carte. Mais j'estime quand même que si une automobile peut passer, la Dion-Bouton passera. Cette épreuve constituant en outre une énorme publicité mondiale pour l'automobile, je m'inscris d'ores et déjà pour ce raid, à condition qu'une autre marque accepte d'être à la fois un concurrent et un compagnon de voyage. C'est du Jules Verne, du Mayne Reid ! Mais rien n'est impossible."
"Signé : De Dion."

Le rival demandé par le Marquis se fit connaître quelques heures plus tard, et sa lettre parvint à temps pour être publiée en même temps que celle de De Dion, dans l'édition suivante. Un rival imprévu. Un impertinent petit "mototri" (une trois-roues, à peine plus grande qu'un triporteur et munie d'un moteur de 6 CV) venait de retenir l'attention des sportifs lors d'une compétition récente organisée par Le Matin. Le pilote était un jeune enthousiaste du nom de d'Auguste Pons. Une paire de ces "mototris" Contal fût nonchalamment inscrite par le constructeur dans le raid Paris-Pékin.

"Je reçois à l'instant votre journal et relève volontiers le défi de faire franchir, cet été, en un temps honorable, la distance de Paris à Pékin. Je mettrai en ligne un ou deux de mes vaillants petits "mototris" que cette randonnée, si terrible soit-elle, ne peut effrayer. Je me propose de venir vous voir dès demain à ce sujet."
"C. Contal."


Extrait du récit d'Allen Andrews
La course PÉKIN-PARIS 1907
Édition : PLON
Dépôt légal : 2ème trimestre 1966

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