"Les routes qui traversaient la Sibérie centrale devenaient de plus en plus exécrables. La mauvaise saison rendait l'épaisse boue noire de la steppe moscovite encore plus profonde et plus collante. Les pilotes s'étaient procuré des bottes russes, qui leur facilitaient la descente fréquente dans les villages, où la concentration des lourds chariots convertissait les ruelles en fondrières. C'était d'ailleurs dans ces villages que les autos s'enlisaient le plus souvent ; heureusement, il y a avait là de nombreux animaux de trait, qui les tiraient toujours d'embarras. Dans les campagnes, la piste recouverte de rondins devenait quasi impraticables lorsque les moujiks détournaient ce bois à d'autres fins ; mais le plus souvent, il ne restait qu'un sentier, à peine discernable sur la terre détrempée ou dans les sous-bois. Personne n'y passait jamais, car les gens du pays préféraient utiliser des sentiers "privés", qui traversaient leurs champs. Nul ne comblait les trous ni n'enlevait les arbres tombés. L'ennemi mortel et permanent de la mécanique était la boue ; il fallait patiner pendant deux heures pour grimper une petite côte de 200 mètres. Au passage des rivières, les bacs, fréquents, parfois fragiles et toujours très lents, s'amélioraient cependant à mesure que l'on avançait vers l'ouest ; mais cette amélioration ne s'étendait pas à l'hôtellerie russe, qui devenait au contraire de plus en plus inhospitalière."
mercredi 29 août 2007
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1 commentaire:
Igor vous l'avait bien dit: génial, la route entre Irkoutsk et Novosibirsk! Je tiens les pouces et serai avec vous à chaque kilomètre désormais. Courage à vous qui devez faire la route de Paris de la part de ceux qui ont fait la route depuis. Un bisou de la «Petite» à la «Vieille Dame». Nos respects!
Steven
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