mardi 28 août 2007

Que ce monde est petit

Il est des rencontres que l’on imagine parfois mais, qui, le jour venu, nous étonneront tout de même, comme si les penser à l’avance les avaient rendues plus improbables encore. Certes, l’adage est connu : "le monde est petit". Oui, mais quand même… et s’il est grand, si grand qu’il nous faut des jours pour couvrir ne serait-ce que l’étendue d’un seul fuseau horaire, on nous répondra encore que la route – si route il y a – reste souvent la même. D’accord… d’accord, nous en convenons. Mais sur une route de presque 8 000 kilomètres, les occasions de se manquer sont statistiquement si nombreuses, que sans rendez-vous aucun, se rencontrer, c’est alors défier les lois du hasard. Et pourtant, une fois encore, nous le vérifions, le monde est petit…

Entre Oulan-Oude et Irkoutsk, alors que notre "vieille dame" fume sur le bord de la route, que la montée est encore longue et que le panneau indiquant ses 12% est dépassé depuis deux kilomètres au moins, apparaît en sens inverse l’étonnante silhouette d’une Renault 4CV. Il ne peut s’agir que d’elle… la 4CV de Steven Weinberg. Né aux Pays-Bas, ce résidant luxembourgeois – nous l’avions lu sur son blog – depuis longtemps, nourrissait le projet de relier Paris à Pékin, à bord de sa fidèle "compagne" de route, une Renault 4CV de 1959… celle-la même avec laquelle il sillonne la France depuis quelques années déjà. Ce projet*, Paris-Pékin, est désormais bien avancé puisqu’en un peu moins de deux mois (le périple a commencé début juillet), Steven et son ami russe Igor, ont déjà bouclé plus de 11 000 kilomètres. D’ailleurs, au moment où on les croise, ils arrivent presque au bout de leurs efforts puisque le terminus est prévu un peu avant Oulan-Oude.

La pluie sibérienne voulant elle aussi être de la partie, nous sommes redescendus en direction du premier "café" afin d’y prendre une boisson chaude et, surtout, d’échanger nos impressions sur nos voyages respectifs et sur le pourquoi de ceux-là, laissant la "vieille dame" et la "petite"**, tout à leur tête à tête. Une heure plus tard, la route étant longue et avant que la nuit ne s’invite à son tour, nous nous quittons ravis, en promettant de nous revoir à l’automne.

A bientôt donc…

Les Pékinois

* Dans le détail mais aussi dans sa globalité, le projet comporte trois étapes : - Eté 2007 : Paris-Irkoutsk via le Luxembourg, l’Allemagne, la Pologne, l’Ukraine et la Russie - Hiver 2008 : Traversée aller et retour du lac Baïkal… sur glace - Eté 2008 : Irkoutsk-Pékin via la Mongolie

** C’est ainsi et affectueusement que Steven nomme sa 4CV.


Pour voir,
entre autres,
de superbes photos de ce périple,
nous vous invitons à consulter le blog de Steven.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Traverser le lac Baïkal ... sur glace ??????? mais ils sont fous ces luxembourgeois.... Sans rire, c'est possible un truc pareil ??? ... en tout cas, j'ai lu dans un commentaire que la "petite" était rentrée à bon port, tant mieux ! à ton tour la vieille dame maintenant !

Anonyme a dit…

Blog fascinant (voire inquiétant) selon l'avancée ou non sur le parcours, apparemment pas si isolé que ça! Ns suivons jour après jour vos péripéties sur la carte satellite à 20 m près.Seul bémol heure locale inconnue. Tous les reportages sont enregistrés et maman les écoute. Courage plus que 12000 km.Revenez ns avant les glaces de St Petersbourg Bises

LeDeq a dit…

D'un collègue d'Elise...
Fantastique aventure ! Merci de nous faire vivre quasiment en temps réel toutes vos péripéties. Je n'en loupe pas une miette.Il y a même de la poésie qui s'en dégage.Les photos, le désert de Gobi, le lac Baïkal, et ce cimetière improbable! La chair de poule. Et ce travail journalistique dans vos textes.Chapeau bas l'équipe.
Ces rencontres miraculeuses avec la "petite" 4CV suivie de peu par l'Itala!!! J'espère que vous vivez pleinement cette épopée en savourant chaque instant, même si ça ne doit pas être facile tous les jours. Je vous souhaite toute l'énergie, la chance et toutes les plus belles rencontres possibles d'ici à votre arrivée à Paris.
Laurent, from Thales