mercredi 20 juin 2007

Pékin–Paris 1907 : la probabilité de l’improbable

Le 10 juin 1907, une poignée d’équipages quitte Pékin à bord de leur automobile. Leur ambition est double : joindre en un temps record Paris à plus de 16 000 km de là et prouver au monde entier que ce nouveau moyen de transport est fiable et surtout utile ! A cette époque, l’automobile a encore tout à prouver.

Le journal français Le Matin est l’organisateur de cette fantastique épreuve, aujourd’hui considérée comme le premier grand raid automobile de l’Histoire. Dès la publication du défi, nombreuses sont les firmes qui inscrivent leurs véhicules, plus de trente en tout. Cinq mois plus tard, seuls cinq véhicules gagnent la Chine par bateau et sont alignés au départ.

Malgré un nombre réduit d’équipes engagées, cette extraordinaire aventure obtient auprès des populations, aussi bien asiatiques qu’européennes, un écho retentissant.

Ces chariots à essence "chi cho" (ainsi les nommèrent les Chinois) parviendront-ils à traverser ces deux continents où les routes n’ont de route que le nom ? C’est l’angoissante question que se posent les lecteurs du Matin plusieurs semaines durant.

Le mécanicien du Prince Borghèse, Guizzardi au pied de l'Itala

Le périple s’annonce en effet des plus redoutables. Outre leur expérience des voyages et leurs talents de pilote, ces aventuriers doivent chaque jour faire preuve de courage, de persévérance et d’habileté afin de déjouer les pièges d’une météorologie capricieuse.

Soixante jours plus tard, le défi est brillamment remporté par le prince Scipion Borghèse qui entre dans Paris au volant de son Itala de 40 chevaux. Vingt jours plus tard, c’est au tour de Georges Cormier et Victor Collignon de franchir la ligne d’arrivée avec leur de Dion-Bouton.

Pékin-Paris n’avait plus rien d’improbable, ce qui fit dire au marquis de Dion :

"Dès qu’un homme possède une automobile,
il peut aller n’importe où".

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