Une fois n'est pas coutume, nous écrivons directement – sans passer par François, notre indispensable relais — et ce, dans le but évident de donner des nouvelles de "première main". Surtout, nous voulons remercier une fois encore, sans attendre plus longtemps et par écrit cette fois-ci, tous ceux qui ont fait le maximum pour que l'on reparte sur nos quatre roues. Et quel maximum !!! Nous n’en revenons toujours pas !!! Nous qui sommes habitué à nous débrouiller comme on peut, avec nos maigres talents de mécaniciens, le tout, au hasard des rencontres, cette fois encore, nous pouvons dire que nous sommes pour le moins émerveillés de l’attention dont nous avons fait l’objet, la "vieille dame" et nous-même !
Qu’ils se nomment Andrey, Philipp, Dimitry ou bien encore Stanislas, Sergueï ou bien Alexy (sans oublier tous ceux dont nous ne connaissons malheureusement pas les prénoms…), nous leur devons à tous une fière chandelle. Dans des temps record, ces passionnés de mécaniques anciennes ont su redonner à la "vieille dame" assez de souffle pour que cette dernière envisage de passer seule, sans l’aide de personne, toussant et crachant mais non moins bravement, la frontière russo-estonienne.
Pour résumer les derniers évènements depuis Moscou, il va nous falloir du temps et plusieurs articles. On aura donc l’occasion d’y revenir plus longuement très bientôt. Ce soir, nous avons quitté Saint-Peterbourg sur le coup des vingt heures à bord d’un camion plateau affrété pour l’occasion. Ce n’est que trois heures plus tard, que nous nous sommes présenté au poste frontière de Narva, à quelques 140 kilomètres de là. Les douanes étant ouvertes 24 heures sur 24 à ce poste, nous nous sommes donc présenté à la frontière russe 45 minutes uniquement avant l’expiration de nos délais. Si le passage entre la Mongolie et la Russie nous avait demandé une journée entière, il y a un mois de cela, cette fois-ci, en 35 minutes, l’ensemble des formalités furent complétées. Minuit n’était pas encore passé que nous foulions déjà le sol européen. Comme quoi, il est visiblement plus facile de sortir de Russie que d’y entrer, c’est désormais une certitude.
Nous sommes maintenant à Narva pour la nuit, en Estonie donc mais déjà, il nous faut vous l’avouer, nous savons que la Russie va sûrement nous manquer ces prochains jours. Même si, sur bien des aspects, elle n’est pas le pays le plus simple à traverser, elle a su offrir à ceux qui souhaitent et aiment recevoir, des trésors de bienveillance et de générosité.
Qu’ajouter d’autre donc à part un sincère "Spassibo bolchoïe" à toutes celles et ceux qui nous ont aidé, pour la beauté du geste et parce qu’ici, en Russie, la solidarité existe encore ? Rien… enfin si ! Une dernière chose : nous qui avons choisi de faire de la mémoire (Pékin-Paris 1907 et la lutte contre la maladie d’Alzheimer) le point central de notre projet, une chose est sûre, nous n’oublierons pas…
Les Pékinois