mardi 4 septembre 2007

Heureux qui comme Ulysse…

Si Xavier Vérin exerce au quotidien la profession de médecin, quand il n’est pas de garde, un de ses grands plaisirs le week-end est de soigner les mécaniques anciennes et plus particulièrement celles des Citroën 5HP. Les faiblesses de ce modèle, à force de s’évertuer à les "fréquenter" avec assiduité, on peut dire qu’il les connaît sur le bout des doigts. Aussi, avant de partir, m’avait-il encouragé à emporter non pas un mais deux arbres de roues. Dominique Laureau, autre grand spécialiste de la 5HP, m’assurait lui de son coté qu’un seul arbre de roue de rechange suffirait amplement pour boucler la route, la probabilité d’en casser étant selon lui fort faible. Dominique ayant révisé le pont et jugé la qualité des arbres de roues de la "vieille dame" comme bonne, je me suis rangé à son avis et lui ai emprunté au final qu’une seule de ces "béquilles" pour 5HP.

Aujourd’hui encore, après plus de 5 000 kilomètres parcourus – Élise n’étant pour rien dans cette décision, je me vois mal l’incriminer – je me demande encore si ma décision fut bonne et surtout si les pistes mongoles puis les routes russes ne sont pas du genre à forcer toutes les probabilités, même les plus improbables. "Un ou deux arbres de roues de rechange ?" : la question ne se pose plus vraiment en ces termes puisque le premier et le seul que l’on ait emmené, a du prendre au pied levé la relève, et ce, avant même que l’on eut passé la frontière russo-mongole.

Depuis presque trois mille kilomètres déjà, nous roulons donc sans béquille de rechange, comptant sur la chance pour ne pas briser un autre de ces fameux arbres de roues et attendant chaque jour ou presque la livraison du remplaçant du remplaçant. En effet, ce cher Xavier, pas rancunier pour deux sous, depuis près d’une semaine déjà, a fait partir un nouvel arbre de roue tout neuf. Mais voilà, au pays des administrations, les douanes sont reines ! Notre colis, s’il a bel et bien été acheminé de France jusqu’à Novossibirsk par l’entremise de notre partenaire DHL et ce, en moins de trois jours, subit depuis les affres de la douane russe. Si nous nous félicitions vendredi d’avoir atteint Tomsk, à dire vrai, c’était aussi dans l’espoir de recevoir enfin notre colis. Peine perdue, il n’y était pas encore !


L'agence DHL de Tomsk

Avant de partir, nous avons donc demandé à DHL de renvoyer notre colis à Moscou ou mieux, si celui-ci est rapidement libéré par les douanes, à Tchelabinsk, à environ 850 km d’Omsk. Pour cela, il a fallu rédiger une demande… en français ! Car chez DHL Tomsk, on a le choix des langues : le russe bien évidemment, l’anglais, c’est courant mais aussi l’allemand et surtout, le français. De quoi être rassuré sur la bonne compréhension de notre demande un peu particulière. Très gentiment, comme pour s’excuser de ne pas avoir pu nous aider plus encore, le personnel de DHL Tomsk nous a même invité à déjeuner avant que l’on reprenne la route. Si nous n’avons toujours pas de colis – nous l’attendons toujours – ce ne sont pas les contacts qui manquent à son sujet. Quand aux douanes russes, espérons qu’elles ne chinoisent pas plus que leurs homologues de Tian Jin…

Fabien

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