mercredi 12 septembre 2007

A la carte !

L’hospitalité que nous réserve les russes est exceptionnelle. Cependant, depuis un certain temps, les routes n’ont rien d’extraordinaire. Alors nous roulons ! C’est notre tâche quotidienne et répétitive. Nous comptons les kilomètres qui nous séparent des villes étapes. Nos journées sont ponctuées de pauses qui nous permettent de souffler quelques instants et de laisser la "vieille dame" respirer un peu. Alors que nous la nourrissons d’huile et d’essence à toute heure de la journée, nous essayons autant que faire se peut de varier un tant soit peu nos repas. Aussi, en guise de petit déjeuner, nous nous délectons de blinis nappés de lait concentré sucré (un régal, je retrouve un instant les saveurs de mon enfance où j’abusais des berlingots…) accompagnés d’œufs sur le plat et de café.

Des blinis et des oeufs

Nous reprenons alors la route pendant quelques temps. Dès que l’heure du déjeuner se profile et que mon estomac, comme programmé, appelle à ce que je prenne soin de lui, je scrute les routes interminables à la recherche d’un restaurant routier accueillant. Il me faut alors ruser auprès de Fabien pour qu’il accepte la pause déjeuner. En effet, il y est tellement réfractaire que je le soupçonne d’effectuer des réserves, tel un renne de la toundra et à l’instar des chameaux mongols.


Nombreux sont les établissements qui croisent notre route

Notre vocabulaire russe n’étant pas très riche, le choix de nos menus reste assez limité et nous nous retrouvons invariablement avec les mêmes plats face à nous. Néanmoins, avec le temps et un peu d’audace, nous avons réussi à sélectionner quelques spécialités qui font notre préférence. Pour Fabien, le choix est simple, le fameux bortsch et le non moins célèbre plov. Le bortsch est une soupe à base de betteraves et de tout ce qui se trouve dans la cuisine : saucisses, viande, oignons, chou… un généreux îlot de crème fraîche baigne au milieu de cette mixture rougeâtre. Le plov quant à lui est un riz safrané agrémenté d’agneau et de carottes.

Le fameux bortsch et le non moins célèbre plov

Pour ma part, je savoure les pelmenis et les mantis. Ces derniers sont des raviolis farcis de viande de bœuf et d’oignons. Les uns se distinguent des autres pas leur taille, les mantis étant en moyenne quatre fois plus gros que les pelmenis. Leur origine (slave ou chinoise) reste inconnue. Je les accompagne généralement de frites ou à défaut de purée de pommes de terre. De manière générale, la cuisine russe est une cuisine assez riche et assez grasse, cuisine roborative qui permet de résister aux hivers rigoureux.

Une assiette de mantis

Rassasiés, nous pouvons poursuivre notre chemin jusqu’au soir où la dernière pause, celle du dîner, ressemble étrangement à celle du déjeuner. Néanmoins, il nous faut prendre garde à ce qu’elle ne s’éternise pas, en effet, quand la nuit tombe, nous nous retrouvons dans une situation bien délicate pour trouver l’endroit idéal pour le campement.

Élise

2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai beaucoup apprécié ce dernier commentaire "à la carte", on a un peu l'impression d'être devant l'assiette, c'est très agréable même si on ne peut pas en apprécier le fumet. Vous avez l'air de bien rouler, alors filez, profitez des derniers jours en Russie, l'europe vous réservera peut-être d'autres surprises.

Anonyme a dit…

Ah ! ces français et la cuisine ... incorrigibles ! mais il faut avouer que c'est une originalité française que de vouloir diversifier les plats et après tout lorsque la route devient monotone il doit être bien agréable de se retrouver devant un plat chaleureux et consistant pour ensuite affronter la pluie et le froid. Elles ont l'air bien appétissantes ces assiettes ! continuez à bien manger et à bien rouler ...