Dasvidania Siberia*

Terre mythique pour certains, inhospitalière pour d’autres, la Sibérie, ne laisse personne ou presque indifférent. Qu’on l’ait parcourue en long et en large ou pas importe peu, elle fait partie de ces régions qui, à tout jamais sûrement, ont marqué l’imaginaire collectif de part son climat – la rigueur de son hiver surtout – et son éloignement extrême. Pas la peine de le nier, l’hiver, en Sibérie, il fait froid bien évidemment. Un froid glacial, c’est entendu, mais pas autant que l’on pourrait l’imaginer… ou tout du moins, on est "encore loin" des températures record atteintes dans d’autres régions russes. A dire vrai, au plus fort de l’hiver, la température descend rarement en dessous des - 40° C, les - 50° C restant une exception le plus souvent. Par contre, si l’hiver est rigoureux, l’été n’est pas moins étonnant puisqu’en certains endroits, le thermomètre affiche parfois des + 35° C. Un vrai climat continental en somme… Gardons juste à l’idée qu’il y a plus extrême encore, que ce soit en terme de température ou de positionnement géographique. L’Extrême-Orient russe justement, beaucoup moins célèbre et souvent confondu avec la dite Sibérie, commence là ou termine cette dernière et expose parfois des - 60° C ou des - 70° C, rendant l’air impossible à respirer sans équipement spécial.

Le lac Baïkal, si grand, qu’il s’y forme des vagues. L’Omul fumé, une spécialité sibérienne


Comme partout en Russie, l’or sur les coupoles des églises. Autre spécialité, des voitures vétustes
avec des plaques que l’on ne trouve plus nulle part ailleurs, sauf en Sibérie

Une région encore très traditionaliste sous bien des aspects. Ici, la statue de Lénine à Krassnoyarsk.

D’Oulan-Oude à Omsk, la Sibérie aura bercé notre route durant une douzaine de jours en tout et sur près de 3 500 kilomètres. Pas une région, même pas parmi celles à venir, n’aura été aussi longue à traverser. À elle seule, elle représente environ 25 % du trajet total de notre périple, c’est dire si on peut lui consacrer un article sur notre blog.

Des gens simples et généreux… souriants et natures...


Une architecture du début de siècle, superbe que l’on croise parfois encore,
au détour d’une rue (Krassnoyarsk). Des fenêtres simples ou plus ouvragées… mais jamais droites

De Sibérie, on se souviendra longtemps des paysages changeants, de l’hospitalité et de la générosité naturelle de ses habitants et de la charmante architecture de leurs isba **. Le long de la fameuse ligne du Transsibérien, on a tellement reçu de cadeaux qu’il est heureux que la plupart d’entre eux étaient "périssables" (pains, fruits, lait, miel, bières, vodka…), sinon il nous aurait fallu une remorque pour tout rapporter, la "vieille dame" affichant "complet" depuis Pékin déjà. Des sourires donc chaque jour, des encouragements par centaines, des pouces tendus et admiratifs et des "Maladze !" en réponse à nos "Pekine-Parish !", terme ventant et mettant en avant notre courage. Car, à l’instar des températures, la bonne humeur et la gentillesse des habitants du lieu sont extrêmes elles aussi, on en est désormais bel et bien conscients. C’est donc un émouvant "Dasvidania Siberia", car à dire vrai, tu nous manqueras…

Les Pékinois

* "Au revoir Sibérie" en russe
** Petite maison traditionnelle en bois à un étage

Des décors à couper le souffle de la "vieille dame" !