* La saga des visas est tellement riche en rebondissements, qu’il nous est nécessaire de vous la faire découvrir en plusieurs épisodes (trois au total). Bonne lecture.
En voiture ! Direction Tcheliabinsk ! Nous quittons Iekaterinbourg avec en poche les précieux sésames qui nous permettrons de continuer notre route. Il y a trois jours lorsqu’on nous conseillait fortement de quitter la Russie pour renouveler nos visas, il faut bien avouer que notre moral était au plus bas. La perspective d’interrompre notre périple pour gagner Paris par les airs, nous laissait un sentiment de gâchis si ce n’est d’amertume. Nous imaginions déjà poser le pied sur le sol français, la mine piteuse de constater la fin tronquée de notre projet. Et pourtant… Nous ne pouvions imaginer alors ce qui se passerait 72 heures plus tard…
A bord de la "vieille dame", le jour de l’expiration de nos visas donc, nous décidâmes dans un premier temps de tenter de joindre coûte que coûte la frontière avec le Kazakhstan, à quelques 300 kilomètres de là. Pressés par le manque de temps, nous nous efforcions de pousser notre partenaire à la limite de ses possibilités. Même en sachant que ce défi tenait de l’impossible, nous tirions là nos dernières cartouches. Alors comme des désespérés, nous espérions encore arriver avant la fermeture dudit poste frontière. Comme pour s’indigner de notre "mauvais choix" et nous faire part de sa propre résignation, la "vieille dame" se mit alors à montrer quelques signes de fatigue, cahotant en seconde, devenant poussive en première. C’est ainsi que nous arrivâmes à Tcheliabinsk en fin d’après-midi et c’est dans cette ville que nous nous résignâmes à abandonner l’idée de rejoindre la frontière. Contacté par nos soins, comme pour donner raison à notre voiture, le consulat de France à Moscou nous indiqua qu’il nous serait très difficile voire impossible d’obtenir un visa, y compris un de transit, à la frontière kazakh. Dès lors, il nous fallait trouver une autre solution.
Heureusement, quelques heures auparavant, nous avions rencontré un jeune russe membre de l’ACA (Club d’Automobiles Anciennes) qui, conquis par la vue de notre Citroën, nous avait glissé ses coordonnées. Les rencontres, toujours les rencontres ! Nous nous décidâmes à l’appeler. Malheureusement, habitant Kurgan, il ne pouvait nous aider directement. Il nous confia néanmoins l’adresse de l’ACA de Tchéliabinsk. Nous nous y rendîmes, c’était notre dernière carte, il nous fallait la jouer.
Vladimir, le président de l’ACA locale, était là. Il nous attendait tout sourire, heureux de découvrir la "vieille dame" au milieu de ses "anciennes russes". Comprenant notre désarroi, il nous proposa immédiatement un toit pour la nuit. Nous lui exposâmes alors la situation, les problèmes de visas et ceux de la "vieille dame". Pour cette dernière, il s’empressa alors d’appeler Genia, l’un des mécaniciens du Club, qui, sitôt arrivé, se mit au travail, identifiant et remplaçant le "coupable", à savoir le joint de culasse.
Pendant ce temps, de notre coté, nous établissions un plan pour résoudre nos problèmes administratifs. S’il nous fallait quitter le territoire, il serait préférable de le faire de Iekaterinbourg (3ème ville de Russie pour les Ouraliens) qui dispose d’un aéroport international. Qui plus est, pour quitter le pays maintenant ou plus tard en cas de prolongation, il nous faudrait obtenir un visa de sortie délivré par le Centre Fédéral de l’Immigration, organe dont Tchéliabinsk est dénuée. Nous décidâmes alors de quitter cette dernière, par le bus, dès le lendemain et de laisser la "vieille dame" en sécurité dans un des garages de l’ACA. Nous expliquâmes alors à Vladimir et à Genia notre décision, leur indiquant que nous serions de retour dans un ou deux jours si nos démarches administratives se montraient concluantes ou dix jours plus tard si nous devions rentrer sur Paris pour renouveler nos visas. Nous trinquâmes à la Vodka à la réussite de notre entreprise.
Pour Génia, cette réussite ne faisait aucun doute : "Bolschoï Aureol !" nous assénait-il pour nous faire comprendre que nous étions bénis des dieux. Nous souhaitions que l’un d’entre eux puisse l’entendre !!! Le lendemain, après une nuit agitée, couchés à même le sol dans un local surchauffé abritant une douzaine de motos anciennes, nous quittâmes le cœur serré notre chère partenaire, sans savoir quand et si même nous la retrouverions.
Les Pékinois
2 commentaires:
Votre périple nous réconcilie avec le genre humain, car enfin grâce à votre ténacité et votre sens du contact humain vous arrivez à vous faire aider par beaucoup de monde. La "vielle dame" doit aussi être une bonne entrée en matière, mais d'un autre coté elle est aussi source de "quelques" problèmes. En tous cas bravo pour votre aventure et à bientôt à Brétigny.
André
Euh ... ce sont des impacts de balles sur la photo avec le cadenas ?? ;-)
Bisous
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