lundi 1 octobre 2007

Un rêve en morceaux

Le rideau est tombé sur le raid Pékin-Paris 2007. Une aventure humaine démarrée il y a maintenant sept mois, sept mois d’investissement personnel, de réflexion, de rires, de pleurs… et qui s’éteint en une nuit. Une nuit magique chargée d’émotions qui sera de ces nuits que l’on n’oublie pas… Aujourd’hui, je me réveille, le cœur lourd chargé de sentiments qui s’opposent, sentiments d’enrichissement personnel, de fierté, de joie… mêlés à un sentiment de vide absolu qui semble à l’heure actuelle occulter tout le reste.

Pékin-Paris où es-tu ? Déjà dans la boîte à souvenir...

Pékin-Paris est un puzzle que nous avons mis des jours et des nuits à constituer en s’armant de patience et de courage. Pièce après pièce, morceau après morceau… pour donner vie à l’image que nous nous en étions faite… Un puzzle que nous admirons une fois finalisé, que nous sommes fiers d’avoir réussi et qu’il nous faut pourtant remettre dans sa boîte… Nous le défaisons en un instant, les pièces se séparent, se dispersent, se mélangent… la belle image s’efface, se déchire.

Je sais que les pièces principales ont déjà trouvé leur place dans la boîte à souvenirs… Sur chacune y figure des visages, les visages de ces rencontres qui constituent l’essence même de notre aventure. Je ferme les yeux pour me rappeler de ces visages, ils affluent dans ma petite tête, se succèdent les uns aux autres, me sourient… Dominique, Xavier et Gilbert nos mécaniciens aux mains d’or qui ont bichonné et préparé la "vieille dame" pour qu’elle soit prête à relever le défi. Voici François, l’artiste talentueux qui a fait vivre au quotidien nos aventures sur le blog… Oh !! Magique, j’entends une pièce qui parle ! c’est la célèbre et belle voix de l’aventure, celle de "l’aventure continue sur France bleu…", Anne-Françoise … Un tourbillon d’autres pièces, ce sont toutes celles que nous avons rencontrées sur notre chemin, elles viennent de loin celles-là. De Chine, de Mongolie, de Russie… de tous ces pays traversés. Des visages en pagaille, des sourires, des signes de la main, de l’entraide, de la générosité… Je vous vois tous aussi, fervents supporters de l’aventure, pianotant vos messages d’encouragement et de soutien. Je vois Jacqueline, ma grand-mère et son splendide portrait, premier maillon de l’opération des Portraits de la mémoire dédié à notre lutte contre la maladie d’Alzheimer. Et bien entendu, je vois deux pièces centrales autour desquelles gravitent toutes les autres, celle de la "vieille dame" qui a su tenir le cap malgré les souffrances endurées et nous ramener jusqu’à vous. Elle trouve aujourd’hui un peu de repos bien mérité. Elle a été grande, tenace, courageuse. Merci à toi chère partenaire, notre bel aimant à sympathie. Et enfin, celle de Fabien, sans qui cette aventure n’aurait pas vu le jour, sans qui je n’aurais pas trouvé la force de concrétiser un tel projet et à qui j’adresse ce petit message : "Je TE remercie du fond du cœur de m’avoir proposé de réaliser cette fresque de vie avec toi".

Cependant, il manque toutes les autres pièces, celles qui créent le lien indestructible entre les pièces maîtresses…. J’aurais dû les coller, les sceller. Mais je le sais, j’ai d’autres puzzles qui m’attendent et j’en suis certaine, les pièces principales du Pékin-Paris y trouveront leur place.

Élise

7 commentaires:

Anonyme a dit…

Beth, tu me sidères,(en langage châtié). J'ignore le temps que tu a mis pr écrire cet article, mais,"ça c'est torché"(en langage moins châtié). L'intensité de cette aventure, ainsi que l'émotion qu'elle a générée t'ont donné une sacrée dose d'inspiration(j'ai même ressenti un peu d'humilité de ta part).
Anne-Françoie:"Accroche_te at plache"

Anonyme a dit…

Ben alors ma Beth ??? t'as déjà le blues ??? Tonton a raison, tu pourras toujours te convertir en chroniqueuse radio... ou écrivain.
Allez, hauts les coeurs ! On se voit à Paris quand tu veux. Et merci encore pour cette belle soirée de samedi.
Bisous

Anonyme a dit…

Ta nostalgie, ma chère Elise, est à la taille de votre exploit. C'est une sorte de baby-blues... Mais votre bébé est beau, il grandira dans votre mémoire, il sera avec vous pour toujours. Le changement de rythme (le mot n'est pas fortuit) doit être terrible aussi... Mais le pire, tu n'en parles même pas. Vous avez essayé d'atteindre le bout de l'arc-en-ciel, de voir derrière l'horizon. Et vous ne l'avez jamais atteint. Il vous faudra donc repartir un jour... Une grosse bise de celui qui poursuit l'horizon dans l'autre sens.

Le Hollandais roulant

Anonyme a dit…

Je ne vous connais pas Elise, mais à travers ces superbes lignes magnifiquement écrites transparait votre générosité et votre grandeur d'âme. Au delà de l'exploit accompli il vous était indispensable et nécessaire de partager avec tous les vôtres et les anonymes du blog vos sentiments les plus profonds et ainsi sublimer cette page de votre vie. Vous nous avez fait rêver pendant ces deux mois et nous avons souffert avec vous à chaque chaos mécanique de la vieille dame. Pour ma part, je ne vous cacherai pas que je n'ai pu retenir mon émotion en regardant le film de l'arrivée à Paris et que je vous ai embrassée ainsi que Fab par la pensée. Vous êtes formidable.

Anonyme a dit…

Il est donc magnifique ton texte, ma Belle; Magnifique, mais lacunaire... Penchée, tout triste, sur ton puzzle en miettes, tu oublies une pièce maîtresse. Tu ne l'as pas égarée, juste perdue de vue.
Manque effectivement à ce texte la pièce qui unit. La main qui décide, range, ordonne, case les pièces.
Cette main... c'est Toi. Toi qui dans ce tableau donne une raison d'être à toutes ces pièces. En vrac, elles sont biscornues, improbables, aussi inutiles les unes que les autres sans dessus-dessous. Si l'on ramasse ces miettes de rêve, de pièces, ces morceaux de vie, comme tu as eu la patience de le faire, le tableau est superbe. Chaque pièce à un sens, une place, semblable à nulle autre. A la fois essentielle et dérisoire.
Alors non ma Belle, le rêve n'est pas en morceaux. Le ciment, la colle du Pékin - Paris est solide.
Il faut juste que la main retrouve un peu de force et d'envie pour ajouter d'autres pièces, compléter la fresque, agrandir l'album souvenir.
Il faut juste que la main se rappelle que dans cette histoire étrange à la limite du conte, chaque main est pièce dans un autre puzzle, chaque pièce est main.
Toutes les pièces que tu convoques en souvenirs peuvent s'animer, construire à leur tour, sans perdre leur place. Fais leur confiance. Vers la main, ta main, d'autres sont tendues, prêtes à étreindre et bâtir.
Si tous les gars du monde etc. etc... le puzzle sera plus grand.

Je t'embrasse
La voix.

des petits land chez les berliet a dit…

que dire de plus ...

merci d'avoir tout partagé, d'avoir vécu un rêve (le genre de chose qui éclabousse toujours de bonheur !).

à très bientôt
et bravo !!

une caresse à cette chère caisse de métal qui paraît-il n'a pas d'âme !!

caro

Anonyme a dit…

Bonsoir Elisabeth, bonsoir Fabien. Cette histoire est la Votre. même mise en son elle reste votre histoire. Elisabeth, tu te dois de la resumer, tes "petites" pièces sont la base de votre devenir, Fabien aussi d'ailleurs. Celà deviendrait la base de vos futurs périples. Tu n'as qu'à signer Fabien, facile n'est-ce pas?. Vous avez réalisé un voyage unique. vous êtes les SEULS à pouvoir le décrire. Ne nous lachez pas, nous les petits qui aurions aimé faire ce que vous avez fait sans avoir l'esprit, la volonté, en bref les "C...." de le faire. bon sang, Allez allez y. donnez nous l'envie..... Pierre.